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mercredi 12 juin 2013

Festival de Chaumont













« Eh, les loulous, le week-end du 31 mai, qui veut venir visiter le festival de graphisme de Chaumont, vous allez voir, ça va être super, il y aura plein de graphisme dans les rues » telle est l’entrée en scène que nous a fait Nathalie Templier quand elle nous a annoncé le voyage de classe qu’elle avait planifié.

J’ai alors tout de suite chercher à me renseigner sur la localisation de ce festival : « Chaumont est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne (dont elle est la préfecture) et dans la région Champagne-Ardenne. » Je suis ensuite tombée sur l’affiche du festival qui va à l’encontre des codes enseignés en général dans le graphisme. Quand j’ai vu ça, je me suis vraiment posée des questions. Bon, certes, je n’en savais pas vraiment plus, j’ai alors décidé d’aller voir par moi-même et de me faire ma propre opinion sur le sujet. Bagages faits, les courageux sont alors montés dans le car. Après 8h de trajet, nous sommes enfin arrivés à Chaumont sous un ciel grisâtre et très pluvieux, autant dire que pour l’instant le week-end de rêve annoncé par Nathalie n’était pas trop au rendez-vous. Attente pénible sous la pluie et le vent car, d’après la sécurité du lycée où nous étions hébergé, « 17h, c’est 17h ». Après 30 min serrés comme des pingouins, deux agents de sécurité sont arrivés : rangers, blaser, casquette, et presque batte de baseball, c’est vrai qu’à Nantes, on est pas vraiment fréquentable. Pour résumer, l’heure à Chaumont est très importante, pas de retard et surtout de la discipline : pas le droit de fumer dans l’enceinte du lycée, pas le droit de ramener de l’alcool dans son sac, pas le droit de faire de bruit, pas le droit d’être en retard, petit déjeuner entre 8 et 9h. Tous les potentiels courageux, regrettant d’avoir donnés leur accord, se sont alors regardés et se sont tous dit « mais qu’est-ce qu’on a le droit de faire ? »

Après avoir déposé nos valises et autres bricoles, nous nous sommes dirigés vers le centre de Chaumont où nous avons commencé notre première visite aux silos, maison du livre et de l’affiche. Par chance, nous avons pu assister à une cérémonie de remerciements de la part du maire aux graphistes et organisateurs ayant participé au festival. A cette occasion, nous avons d’ailleurs croisé le graphiste Malte Martin. A suivre, petits fours, champagne et autres festivités, ce qui commençait bien notre visite dans la ville du graphisme. Nous avons fini la soirée dans le Khédive café et ensuite profité des concerts dans le centre de Chaumont jusque tard dans la nuit.

Le lendemain, réveil presque à l’aube, 8h30. A 10h, nous étions dans le centre où nous avons repris les visites à l’entrepôt des subsistances : affiches des graphistes participant au concours étaient exposées ainsi qu’une machine très ingénieuse, l’imprimante à pédales. Un objet très surprenant et décalé, bien à l’image du festival. Une feuille est posée sur une planche de bois et placée en dessous d’un pochoir. Une brosse est ensuite trempée dans de l’encre. Après tous ces réglages effectués, une personne se met à pédaler grâce au vélo et fait de ce fait avancer la brosse qui répand l’encre sur le pochoir. La feuille est alors imprimée. La visite se poursuit avec la visite de la fabrique Tisza Textil où des projets de fin d’études ont été exposés. Parmi ces étudiants, un projet m’a particulièrement intéressé : le Nankin Lab dont la devise était : «  we consider destruction as a constructive weapon ». Un designer produit et visuel qui a su rendre son projet inventif, décalé de part son sujet original à savoir la destruction comme moyen de construction. L’amusement était vraiment au cœur de son projet de part le graphisme épuré et les couleurs très vives et présentes.

Dans l’après-midi, nous avons visité les exposants présents dans la Banque de France et nous avons passés notre après-midi à créer des abécédaires avec les règles à formes prédéfinies, retour à l’école primaire, comme quoi il n’y a pas d’âge pour faire du graphisme. Nous sommes ensuite allés voir les livres des grandes maisons d’édition. Mon coup de cœur s’est porté vers les bandes dessinées du collectif « Le Dernier Cri », illustrations en noir et blanc avec une seule couleur dominante, souvent du jaune, vert, orange, souvent imprimées en sérigraphie. Une typographie à la main qui rend l’ensemble dynamique et très équilibré. Dommage que je n’ai pas eu assez d’argent pour ramener un échantillon dans ma valise. Nous avons terminé la soirée en allant faire un tour à la salle festive de Chaumont où un concert avait été organisé, le côté décalé était cette fois sur l’installation réalisée. Un graphiste créait des fonds psychédéliques sur Photoshop en suivant la musique. Expérience étrange mais intéressante par son côté très expérimental.


Le lendemain, réveil plutôt compliqué. Nous avons entamé notre dernière matinée sur Chaumont. Visite d’une exposition de mosaïques où j’ai été agréablement surprise par la multiplicité des techniques de poses qui offrent un graphisme diversifié et coloré. Nous sommes ensuite rentrés en direction de Nantes où nous avons tous piqué un somme.

Pour conclure, le festival de Chaumont est un événement décalé qui joue beaucoup sur l’humour. On peut par exemple citer la signalétique qui indique des lieux tels que « nulle part » ou encore « par ici » ou « par là ». Celui-ci offre une perspective variée, ludique du graphisme. Le côté expérimental n’était par contre pas assez développé à mon avis pour le grand public, car le but est à la fois de satisfaire les graphistes mais aussi de rendre accessible et compréhensible aux néophytes. Un festival intéressant qui mérite d’être visité pour ouvrir son esprit et son avis sur des réalisations décalées et osées. Le festival de Chaumont c’est aussi des grands noms du graphisme qui se promènent dans les rues. J’ai aussi réussi à comprendre le lien entre l’affiche et le festival, le jeu et le décalage qui rend cette affiche, certes, intrigante mais bien en lien avec l’ambiance présente à Chaumont. Inconvénient majeur, je m’attendais à plus d’expositions étant donné qu’il s’agit d’un événement international. En effet, vers la fin du voyage, nous avons beaucoup errés dans la ville à la quête de quelque chose pour s’occuper. J’ai été un peu déçue de voir peu de graphisme dans les rues et peu de dialogues entre les graphistes présents sur le lieu. Un festival que je conseille quand même de faire au moins une fois.






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