Pages

lundi 30 janvier 2012

oeuvres de Tremblay

Beaucoup de critiques d'art qualifie Daniel Tremblay  d' "alchimiste désinvolte". Alchimiste car il colle une histoire à des objets qui n'en ont pas et désinvolte car il essaye au maximum de ne pas influencer le spectateur en ne lui dévoilant pas sa réflexion. Il laisse au spectateur les clés pour qu'il se fasse lui-même une histoire grâce à son vécu. 

C'est un artiste qui utilise des objets du quotidien tels que des paillassons, de la moquette, du caoutchouc,  de l'ardoise, de la pierre, des balais, de l'éponge, des faucilles... Avec ces différents types d'objets, il crée toute une poésie en détournant ces matériaux de leur fonction première. Comme il le disait lui même : "Tout objet a le pouvoir dans les mains d'un artiste de devenir un objet poétique". Cette poésie est créée par la renaissance de ces objets. Il se sert d'objets industriels dans le sens où ces objets sont neutres. Ils n'ont pas de connotation particulière.

Il marie les éléments superflus comme les paillettes ou les étoiles avec des matériaux résistants. Il joue entre l'éphémère et l'éternel. Il marie également l'humour et le sérieux. L'humour comme le pisseur d'étoiles, les corbeaux chanteurs de blues, ou encore le poisson rouge dans un bocal. 


 Sans titre, 1983


 Sans titre, 1980


 Raven's blues, 1983



Le sérieux car il traite des thèmes comme l'amour, la vie, la femme, ou encore la mort. Ces thèmes sont abordés de façon poétique avec une certaine sérénité et un certain calme.

Il utilise différents éléments récurrents comme les profils de personnages, c'est la façon la plus simple de représenter un homme. Les corps endormis ou de personnes mortes nous emmènent dans le domaine du rêve et de la mort. Le balai donne une idée de paresse, chose que l'on peut faire tout en pensant à autre chose. On nettoie le sol mais aussi sa tête.
 

Sans titre, 1983


 Sans titre, 1980


La sieste éternelle, 1983


Pour lui, la dérision est un moyen de parler des choses sérieuses ou graves. Pour cela, il intègre le rêve dans ses oeuvres ce qui provoque une certaine poésie. Il met en place une sorte de repos, de calme, de silence. C'est ce qu'il recherche de façon générale dans son travail.

C'est un artiste fasciné par les étoiles, la nuit et la lune. Ses dessins sont très enfantins, très simplifiés et appellent à l'imaginaire, mais aussi à des souvenirs personnels. Ils forcent le spectateur à avoir sa propre réflexion face à ses oeuvres. Ces personnages n'ont ni d'yeux, ni d'oreilles ce qui montre une certaine solitude et une certaine mélancolie face à la vie. Ils permettent aussi au spectateur de s'y identifier. En effet, on ne sait pas s'il s'agit d'une femme ou d'un homme. Ils nous rappellent notre enfance mais aussi les peurs enfantines et la peur de l'inconnu.


Sources: 

Daniel Tremblay de profil
Daniel Tremblay, Patrick Le Nouëne
Daniel Tremblay, 1950-1985

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire